Droits des femmes : la régression
Le cinquième rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes fait un constat grave : non seulement le sexisme perdure, mais ses manifestations les plus violentes s’aggravent.
Ce rapport repose sur les résultats du « Baromètre Sexisme » mené avec l’institut Viavoice, en interrogeant un échantillon représentatif de 2 500 personnes âgées de 15 ans et plus. Cinq ans après le mouvement #MeToo, près d’un quart des hommes de 25 à 34 ans estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. 80% des femmes estiment être moins bien traitées que les hommes et 37% disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis. Malgré la contraception gratuite pour les moins de 25 ans, le délai d’IVG allongé, la PMA pour toutes, la loi Rixain visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle… l’action des pouvoirs publics est jugée insuffisante par la majorité des personnes sondées, aussi bien les hommes que les femmes. Le HCE propose un plan d’urgence global contre le sexisme et ses causes. Ce plan comporte dix mesures portant non seulement sur la protection et la répression, mais aussi sur la prévention en agissant sur les mentalités dès le plus jeune âge.
Feminists in Progress, une BD pour ouvrir les yeux sur le sexisme
La Ligue de l’enseignement est investie de longue date dans l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Parmi les ressources pédagogiques de la Ligue se trouve une BD « Feminists in Progress », proposée en partenariat avec les Éditions Casterman. L’autrice est Lauraine Meyer, illustratrice et directrice artistique dans la publicité. Nonobstant son titre en anglais, cet album n’est pas une transposition du féminisme anglo-saxon. Il pointe des réalités que nous pouvons observer dans notre vie quotidienne, sexisme ordinaire, inégalités salariales, vieillissement, charge mentale, consentement, violences, maternité et paternité, visions du corps, sororité, écoféminisme… Lauraine Meyer précise : « J’ai pensé ce livre afin qu’il soit le plus inclusif possible et que les hommes puissent s’identifier à ses représentations masculines et prendre conscience des difficultés rencontrées par les femmes… Et par eux-mêmes. Le sexisme ordinaire les dessert aussi en les stigmatisant et en les assignant dans des rôles genrés ». Tout en usant avec maestria du jeu des formes et des couleurs permises par la nouvelle BD, elle s’inscrit ainsi dans la ligne d’un féminisme historique en se référant à Benoite Groult La Ligue de l’enseignement a réalisé un guide d’accompagnement de la BD en accès libre.